Ce sont aujourd’hui 4000 enfants qui sont touchés chaque année à La Réunion par les différents dispositifs et parcours autour de la sensibilisation à l’architecture. En lien notamment avec le CAUE et la Maison de l’architecture, les architectes investissent les écoles de la maternelle jusqu’au lycée.

On a longtemps déploré la pauvreté de la culture architecturale de nos jeunes bambins, et par ricochet des adultes et habitants qu’ils deviennent. Les temps sont en train de changer. Grâce au travail concerté de l’Etat (Dac OI), des collectivités (Département, Région et communes) du rectorat, de la Maison de l’architecture, de l’ordre des architectes et du CAUE, sont déployés aujourd’hui de nombreuses actions dans les écoles. Ainsi, chaque année, ce sontpas moins de 4 000 enfants qui sont touchés par l’une des actions dans notre île.
4000 enfants sensibilisés chaque année
Le cadre d’intervention s’inscrit dans les parcours d’éducation artistique et culturelle. “Trois types de parcours sont proposés aux enseignants et à leurs classes” explique Frédéric Jacquemart, architecte au CAUE qui pilote ces interventions scolaires.
Le premier parcours s’intéresse au patrimoine architectural et se déroule pendant les journées du patrimoine. “Nous y emmenons les élèves découvrir des lieux patrimoniaux, faire des balades urbaines commentées, il y a aussi des projections en salle, des petits quizzs” explique Frédéric Jacquemart.

Si le passé est étudié, le futur est aussi au programme puisque des parcours sont également organisés autour des quartiers en devenir. Comme à la ZAC “Coeur de ville” à la Possession où 5 classes chaque année depuis 2013 travaillent sur ce projet structurant. “En partenariat avec les bailleurs et les communes, il s’agit ici d’amener les marmailles à se projeter dans le futur” indique Frédéric Jacquemart. Les enfants choisissent différentes thématiques liés aux projets comme “le végétal dans la ville”, “l’architecture bioclimatique”, et conçoivent des dessins, maquettes pour leur permettre de se projeter. Cette démarche intéresse d’autant plus les communes qu’elle permet une appropriation du futur cadre de vie de ses jeunes habitants. “Dans les révisions de la programmation, les élus peuvent d’ailleurs prendre en compte les visions et remarques des jeunes” ajoute Frédéric Jacquemart.
Le troisième type de parcours proposé est plus récent. En partenariat avec la Maison de l’architecture, il fait intervenir des architectes libéraux. Il s’agit de parcours “découverte” autour de l’architecture et de l’environnement. Concrètement, des architectes viennent accompagner une classe une dizaine d’heures dans l’année sur une thématique précise. Par exemple, cette année, Catherine Duriez accompagne des classes du collège Simon Lucas à l’Etang-Salé, lesquelles sont invitées à réfléchir à l’évolution de leur CDI et de ses abords. Clotilde Vaton effectue le même accompagnement au Collège Terre Sainte de Saint-Pierre autour de la question: “Comment les élèves rêvent-ils leur quartier dans une quinzaine d’année ?” Une façon d’aborder les enjeux du développement durable à l’échelle de la ville ou du quartier.
De futurs citoyens actifs
Enfin, chaque année le CAUE anime auprès des enseignants du primaire et du secondaire un stage de sensibilisation et de découverte de l’architecture. La CAUE mettant ensuite à disposition différents outils pédagogiques dans le centre de ressources qu’il gère.
Bref, l’architecture fait son nid ti lamp ti lamp à l’école. Et c’est sans compter, les expositions du CAUE ou de la Maison de l’architecture qui tournent toute l’année dans les établissements scolaires. “Tous ces outils mis en place font que petit à petit les enfants ont une meilleure compréhension de leur cadre de vie” ajoute Frédéric Jacquemart. La démarche participe aussi à faire d’eux de futurs citoyens actifs dans l’aménagement de leur territoire. Et des maîtres d’ouvrage exigeants et conscients de l’utilité de l ‘architecte.