Juré de concours

L’architecte juré dans un concours est forcément un mal-aimé. D’abord par chacun des confrères évincés qui pensent qu’il n’a pas assez défendu leurs candidatures, ensuite par le lauréat qui estime que c’est parce que son projet était de loin le meilleur et que l’architecte juré n’y est pour rien, enfin par le maître d’ouvrage et le reste de jury parce que les architectes présents sont trop souvent les seuls à leur rappeler les exigences d’un concours et les textes afférents. Alors, qu’est-ce qui peut pousser certains d’entre nous à être candidats pour se jeter dans la fosse aux lions ?

Soit les trente présents à ce lundi débat étaient inconscients, soit ils avaient une autre raison. La plupart sont venus avec leurs anecdotes et leur vécu d’ancien juré, mais d’autres étaient là avec leur expérience d’organisateurs puisque certains confrères(sœurs) travaillent au sein de la maîtrise d’ouvrage.

Pas d’amateurisme !

Au début, les discussions se sont organisées autour du “Guide du Juré” édité par l’Ordre. Il s’est révélé être un excellent ouvrage technique, une référence à avoir constamment sous la main, en particulier pour rappeler les textes en vigueur dans une procédure très formalisée, trop même au goût de l’organisateur. Ça a été aussi l’occasion de se remémorer la finalité des concours. Une fois les grands principes assimilés, l’essentiel du reste de la réunion a tourné autour d’un sujet très polémique : l’attitude du juré !

Que peut-on en retenir ?

Que si un consensus s’est vite dégagé sur le rôle du juré comme témoin indépendant qui doit veiller à la transparence de l’opération, gage d’équité, son rôle de “conseil” a plus largement été débattu.

Au final, il a été convenu que ce rôle de conseil doit s’entendre comme un service auprès de la maîtrise d’ouvrage pour l’aider à choisir le meilleur projet, mais sans se substituer à lui pour ce choix: notre rôle n’est pas de réguler la commande publique. L’objectif est d’arriver au meilleur choix, pas qu’on ait raison!!!

C’est une position délicate qui demande de l’humilité (pas facile mais incontournable), une certaine pédagogie et de la clarté dans les propos. En définitive, si on a pu donner envie au jury de retenir le meilleur projet et à démontrer que les architectes-jurés sont utiles pour cela, c’est gagné.

Alors qu’est-ce qui fait que la liste des potentiels participants à des jurys soit si fournie? Au-delà d’un altruisme qu’on peut souvent retrouver, c’est parce que c’est une excellente occasion de porter soi-même un regard sur sa propre production.

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